2006/06/15

> Elkarrizketa: BEÑAT GACHUN > "NOTRE COMBAT N'EST PAS SIMPLEMENT CELUI D'UNE MINORITE

  • Beñat Gachun · Secrétaire de la Lesbian Gay Pride Miarritze
  • « Notre combat n’est pas simplement celui d’une minorité »
  • Ekaitza, 1030 zbk., 2006-06-15
Ce samedi 17 juin, Miarritze sera le théâtre de la 6è Lesbian and Gay Pride, la Marche des fiertés lesbienne et gays. Rencontre avec Beñat Gachun, secrétaire de la structure organisatrice.
Ekaitza : Quelle est la thématique de cette sixième Gay Pride ?
Beñat Gachun : Le thème central est cette année l’égalité. Dans le contexte préélectoral, on pense que nous avons interêt à faire entendre notre voix. Il existe de nombreux points importants sur lesquels nous ne sommes pas à égalité avec nos concitoyens : particulièrement le droit au mariage et à l’homoparentalité. On est homos avec parfois des enfants, ce qui est mon cas, et on voudrait que cette réalité soit reconnue avec des avancées légales. Ce sont les droits qu’ont donné le gouvernement espagnol récemment.

Sur le mariage, on est pas des accros au concept, mais on estime que c’est un moyen pour faire avancer nos droits, dans un contexte où nous sommes discriminés.
Le meilleur moyen pour contrer les discriminations, c’est d’affirmer que l’on est des citoyens comme les autres, avec les mêmes droits et d’avancer vers l’égalité. C’est valable sur d’autres questions, par exemple sur le PACS où il existe encore des zones d’ombre, par exemple sur le paiement de pensions de reversion (dans le cas d’un décès NDR).
Outre les présidentielles, allez vous interpeller les élus locaux?
Nous avons commencé par tous les partis présents au Parlement et nous continuons avec les autres partis présents localement, les abertzale, et les syndicats. Nous leur demandons d’être présents lors de la Gay Pride. On se rend compte parfois d’un décalage entre le discours tenu à Paris et le discours sur le terrain où souvent, les gens sont un peu plus frileux. Nous ne voulons pas nous retrouver dans la situation du débat autour du PACS avec ce décalage.

A ce jour, le Parti socialiste passera, l’UDF ne sera pas présent mais envoie un courrier, nous sommes en contact avec le PCF, les Verts, l’UNSA etc...dont nous attendons la réponse. Jakes Abeberry nous a envoyé un message de soutien mais ne pourra être présent. La CGT doit être là. Etant néophytes en politique, on s’excuse auprès des organisations que nous n’avons pas pu encore contacter.
12 associations seront présentes dans le village associatif. Nous attendons aussi la venue des basques du sud, qui feront un bus " de la visibilité " : Gelditu pour Donsoti et Egham, l’association gay historique. On veut faire comprendre que notre combat n’est pas simplement celui d’une minorité. Chaque fois que l’on avance sur des droits et des libertés, c’est toute la société qui avance. Cela fait progresser nos libertés. Par exemple, on l’a vu sur le PACS ; où les associations homo ont été à la pointe d’un combat, qui a profité à tout le monde. On veut faire avancer les droits pour tout le monde, avec tout le monde.

Avez-vous des problèmes spécifiques au Pays Basque?
On a des problèmes récurrents, mais qui ne sont pas spécifiques à ici. Implantés à Miarritze, avec un soutien de la population, on essaie de travailler vers l’intérieur du Pays Basque. On sera présents à Euskal Herria Zuzenean. Nous affirmons aussi que nous sommes des basques gays. Il faut voir que la Gay Pride n’est que l’aspect visible de notre travail mené toute l’année. La visibilité
de notre action est importante. La marche des fiertés veut dire ne pas avoir honte de son homosexualité. Le travail autour du thème de l’homoparentalité est une de nos tâches. On anime aussi un groupe de randonneurs venus des deux côtés. On essaie d’amener les gens à réfléchir et
à faire preuve d’un peu de courage, car manifester pour la Gay Pride à Miarritze n’est pas pareil qu’à Paris, ce n’est pas facile de sortir au grand jour.

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